Pourquoi et comment changer de métier à 40 ans en 2023 ?

Changer de métier à 40 ans en 2023 : quels enjeux et quels leviers ?

 

Depuis la fin des années 90, les parcours professionnels se diversifient et se fragmentent toujours plus. Selon l’INSEE, un actif change de métier 4 à 5 fois au cours de sa carrière et près de 10 fois d’emploi.

Une reconversion professionnelle à 40 ans, à 30 ou même à 50 ans est quasiment devenue une étape normale de la vie professionnelle. Selon la 3ème édition du Baromètre de l’emploi et de la formation (Baromètre CentreInffo 2022), près de la moitié des salariés français pense changer d’emploi, dont un tiers d’ici deux ans. Bonne nouvelle : la mobilité est plutôt un accélérateur d’employabilité, même en seconde partie de carrière.

 

Que signifie changer de métier en 2023 ?

En 2023, se projeter durablement au sein d’une même entreprise relève presque d’une utopie. Les organisations sont elles-mêmes confrontées à de multiples incertitudes avec lesquelles elles doivent composer, en faisant évoluer, en interne, les activités et les compétences associées. À défaut de changer de métier, il faut donc de toute façon savoir se renouveler.

 

Changer son métier, une compétence transversale en 2023

Face aux mutations rapides des marchés, des usages et des technologies, les entreprises ont besoin de collaborateurs agiles, prêts à faire évoluer leurs pratiques professionnelles et leurs compétences.

Selon une étude menée par le World Economic Forum, la souplesse cognitive et l’agilité font partie des soft-skills les plus recherchées par les employeurs. Et la résilience, ou capacité d’adaptation au changement, fait partie des compétences transversales les plus citées par les cadres selon une étude de Lavazza relayée par Parlons RH.

Conséquence : les entreprises gagnent en agilité, le marché du travail est plus fluide, dynamique, et donc générateur d’opportunités pour ceux qui veulent se réorienter. Et les profils atypiques sont de plus en plus appréciés !

 

Les nouveaux visages de la reconversion professionnelle

La crise du Covid-19 a aussi percuté de plein fouet le monde professionnel, remettant en cause les process, les lieux et les habitudes de travail. Elle a généré beaucoup de questionnements parmi les salariés et a accéléré le rejet d’une certaine vision de la réussite, notamment auprès des plus jeunes.

Selon une étude menée par la Chaire Impact Positif d’Audencia pour Jobs that make Sense, 92 % des actifs se posent la question du sens de leur activité, et de son impact environnemental et sociétal. Ce qui explique aussi, une envie de réorientation qui intervient de plus en plus tôt, à l’âge de 25 ou 30 ans.
Selon une étude de France Compétences sur les parcours de reconversion, ce constat est particulièrement marqué chez les 25-34 ans, qui représentent plus d’un tiers des actifs ayant connu une reconversion récente (35%) pour seulement 1/4 de la population étudiée (24%).

 

Les moteurs de la transition professionnelle à 40 ans

Les enjeux d’une reconversion à 40 ans sont différents. Après plusieurs années d’expérience dans un même domaine, on a besoin d’un nouvel élan professionnel.

Bouger pour préparer sa seconde partie de carrière

La seconde partie de carrière commence officiellement à 45 ans. Ainsi, les employeurs doivent aujourd’hui mettre en place un entretien dédié pour chaque salarié de 45 ans et plus. Mais bien souvent, les premiers questionnements apparaissent un peu plus tôt. Certains cadres peuvent vite se retrouver sans aucune perspective d’évolution. C’est souvent le cas des profils experts qui ne souhaitent pas s’orienter vers le management.

Par ailleurs, la ligne d’arrivée commence à être visible. Il est bien connu que l’emploi des séniors, même cadres, n’est pas toujours au beau fixe. Or, à cet âge, il reste encore 20 ans à travailler !

Pour ne pas subir leur seconde partie de carrière, de nombreux quadragénaires choisissent de bouger. Car au bout d’un moment, l’ancienneté sur un même poste freine l’employabilité, en particulier chez les séniors. Lorsque les perspectives d’évolution interne sont absentes, la mobilité externe offre une alternative intéressante.

 

Changer de métier pour changer de vie

D’ailleurs, changer de métier à 40 ans peut aussi être l’occasion de changer de vie. Que ce soit pour quitter Paris ou les grandes métropoles, ou pour trouver un meilleur équilibre de vie, de nombreux cadres décident chaque année de se lancer dans l’entrepreneuriat, quitte à se positionner sur un secteur plus porteur.

D’autres préfèrent ralentir le rythme et renouer avec la satisfaction du travail accompli et visible, notamment en adoptant un métier artisanal, créatif ou manuel.

Le “Why” : la crise de la quarantaine appliquée au travail

L’identité professionnelle n’échappe pas à la crise de la quarantaine.

C’est le fameux “why”, ou encore, le sens que l’on donne à ses missions. Cette identité repose sur un alignement entre l’activité pratiquée, le projet identitaire et les valeurs propres à l’individu. Lorsque cette connivence s’étiole, le rapport au travail se fragilise.

Quand le décalage entre l’activité et les aspirations individuelles est trop fort, trois cas de figure existent :

  • La stratégie du désengagement ou de la démission silencieuse. Le salarié parvient à s’accommoder de la situation en désinvestissant son travail au profit d’activités extraprofessionnelles plus signifiantes et valorisantes.
  • La stratégie du Job Crafting, qui consiste à modifier certains paramètres de son travail afin d’y retrouver du sens.
  • La stratégie de la mobilité : elle peut-être verticale (évolution professionnelle), ou horizontale (changement de poste ou de métier)

Cette dernière stratégie est la plus difficile des trois : elle implique de sortir de sa zone de confort et de prendre des risques. Pour autant, l’âge ne doit pas être un frein au changement, car la mobilité a plutôt tendance à améliorer votre employabilité que l’inverse.

 

Comment changer de métier après 40 ans ?

Vers la quarantaine, on n’a pas les mêmes contraintes, ni les mêmes ressources, qu’à 20 ou 30 ans. Pour autant, il faudra quand même avancer étape par étape afin de construire un projet solide.

Les étapes d’une reconversion professionnelle sont toujours les mêmes :

  1. Analyser son envie de changement ;
  2. Identifier les facteurs de motivation ;
  3. Définir un projet de reconversion ;
  4. Repérer les ressources et les freins à lever ;
  5. Définir un plan d’action ;
  6. Se mettre en mouvement.

Pour autant, certaines sont plus cruciales en milieu de carrière. Zoom sur les meilleures pratiques pour changer de métier à 40 ans.

Faire le point sur son projet et ses aspirations

Après quinze ou vingt ans d’expériences professionnelles, on a suffisamment de background pour se poser les bonnes questions. Parmi les principales :

  • Quelles sont les expériences que j’ai le plus appréciées ?
  • Quelles sont les modalités de travail qui me conviennent le mieux (seul, en équipe, en mode projet) ?
  • Est-ce le contenu de mon travail qui ne me plaît plus ou mon environnement ?
  • Est-ce que le management m’intéresse ?
  • Quelles sont mes valeurs professionnelles ?
  • Quelles sont mes principales soft skills ?
  • Quelles sont les compétences transférables que je peux capitaliser ?

Ce travail réflexif permet de clarifier le projet. Parfois, cela permet de prendre conscience qu’une reconversion n’est pas adaptée, mais qu’il faut plutôt songer à changer d’entreprise, à créer son activité de conseil en indépendant ou à s’orienter vers le management de transition.

Choisir un secteur porteur et ouvert aux profils atypiques

Si le projet d’une réorientation professionnelle se précise, il faudra ensuite identifier les métiers et secteurs porteurs. L’analyse doit porter sur plusieurs aspects : le contenu du métier, l’environnement de travail, mais aussi le salaire. En effet, il est important de cibler un projet qui assure un niveau de rémunération équivalent à l’emploi précédent, car une perte de revenu peut être un obstacle à la réussite d’une reconversion.

Il est aussi essentiel de se renseigner sur les pratiques des employeurs du secteur. S’il s’agit d’un secteur dans lequel le recrutement des cadres est très porté sur les jeunes diplômés, il sera plus difficile de retrouver un emploi après une reconversion.

Analyser son environnement professionnel et personnel

Après 40 ans, les opportunités sont encore nombreuses, pour les cadres notamment. Et surtout, ces derniers disposent des ressources pour se réinventer : le réseau, quelques économies et une connaissance de soi plus affirmée. À cet âge, les premiers projets familiaux sont derrière soi : enfants, premier achat immobilier, voyages, etc.
Bref, il y a toute la place pour faire de nouveaux projets professionnels. Il faut cependant veiller à les concilier avec des paramètres qui n’existaient pas quelques années auparavant, comme la mobilité du conjoint, ou encore le financement des études des enfants. L’analyse des ressources et des freins à lever est importante, car elle détermine tout le plan d’action à mener.

Comment se reconvertir sans risques après 40 ans ?

D’ailleurs, il est tout à fait possible de bien gérer les risques associés à un changement de métier à 40 ans.

La démission reconversion, permet de démissionner d’un CDI pour se reconvertir vers un nouveau métier, tout en touchant les allocations-chômage. C’est une solution idéale pour se lancer. Autre solution, le CPF de transition (ex-Congé de Formation) permet de suivre une formation qualifiante pour changer de métier, sans perdre sa rémunération, ni démissionner. Enfin, il existe plusieurs dispositifs permettant de financer une formation après 45 ans. Le Conseil en Évolution Professionnel (CEP) de l’APEC permet de les identifier.

Les solutions et les dispositifs mobilisables sont nombreux pour accompagner les transitions, quel que soit l’âge. Ce qui compte, c’est surtout de bien construire son projet et clarifier ses objectifs. Pour cela, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner dans sa carrière par des consultants spécialisés tels que ceux d’Hexagon.